« Autre temps, autre lieu » (Another Time, Another Place) est le douzième tome des « Chroniques de St Mary » (The Chronicles of St Mary’s) de Jodi Taylor (paru aux éditions Hervé Chopin), qui nous convie à une nouvelle aventure de Max, l’historienne anglaise qui voyage dans le temps…
Retour vers des temps anciens

En compagnie de l’épatante Max
Max est une éminente historienne, pleine d’humour et de bon sens (enfin, pas toujours…), qui travaille à l’Institut St Mary, un établissement anglais qui permet à ses historiens de voyager dans le temps secrètement (plus ou moins…), pour recueillir des informations de premier choix concernant des époques historiques fondamentales.
Accompagnés de techniciens et agents de la sécurité, les membres du Département d’Histoire empruntent des capsules temporelles après avoir défini leur objectif de recherche, le lieu et l’époque de leur voyage, enregistrent les évènements du passé avant de livrer leurs résultats sous la forme de rapports, de films et d’hologrammes, ce qui permet d’accroître leurs connaissances en matière de faits historiques.
Une grande partie de l’attrait de cette série est due à la personnalité de Max, son personnage principal, ainsi qu’à certains de ses personnages secondaires qui deviennent eux-mêmes, au fil du temps et des parutions, des personnages principaux, entités irremplaçables de la grande famille de l’Institut de St Mary.
L’autre atout des « Chroniques de St Mary » réside en son mélange savoureux de récit d’aventure et de science-fiction (voyage dans le temps), narré avec légèreté et humour, ainsi que la possibilité de (re)découvrir des lieux anciens comme s’ils étaient réels.
Pour éviter de me répéter (même s’il est inévitable de ne pas le faire), je vous invite à consulter ma chronique précédente afin d’en savoir plus, notamment sur les tomes précédents de la série, ainsi que sur l’univers de celle-ci. (Sachez encore une fois qu’il est préférable de lire les différents tomes dans l’ordre de parution).
Voyages vers Babylone et d’autres lieux
« Nous étions préparés à la splendeur de la porte d’Ishtar – tout le monde a vu les images – mais les édifices qui nous entouraient, qu’il s’agisse de maisons privées, boutiques, temples, sanctuaires, bâtiments publics, greniers à blé, ou maisons closes, étaient également peints en bleu et ornés d’images de taureaux, de lions, de fleurs, de palmiers et d’insectes. » (Jodi Taylor)
Quelques informations sans rentrer dans les détails
Après son retour d’un voyage mouvementé en Crète minoenne (Lire « Préparez-vous au pire », le précédent roman), le Dr Maxwell peut enfin découvrir un autre des lieux qu’elle rêvait de visiter depuis longtemps : Babylone et sa célèbre tour de Babel, en 565 avant J.C., à l’époque où régnait Nabuchodonosor II.
Comme toujours, c’est l’historienne elle-même qui nous raconte ses aventures et ses mésaventures, dans un descriptif très détaillé, et comme toujours, les choses ne se déroulent pas comme elles devraient le faire…
Les membres de l’Institut de St Mary, qui ont déjà vécu, les années antérieures, certaines expériences traumatisantes, vont devoir supporter le diktat de nouvelles personnes néfastes, des nouveaux personnages peu sympathiques qui s’immisceront en effet dans leur quotidien et leur travail, créant des perturbations non négligeables. Dans tous les domaines. Et jusqu’au plus haut sommet de la hiérarchie…
Sachez aussi que Max et certains de ses collègues effectueront de brèves excursions dans l’Angleterre Tudor (1560) et dans l’Angleterre victorienne (1893).
A la fin du roman, il semblerait que Jodi Taylor soit disposée à nous en dire plus prochainement concernant les fameuses « Guerres du Temps », trop brièvement évoquées dans certains de ses ouvrages précédents, ce qui nous plongerait, non plus dans le passé mais dans le futur, à l’époque où aurait été créée la Police du Temps. A découvrir ultérieurement donc (je l’espère)…
Un danger toujours présent au fil du temps
Même si ces historiens voyageurs du Temps rejoignent leurs destinations avec le sourire et une certaine excitation, ils ne sont pas dupes : tout peut arriver, l’inattendu comme le pire … Vous en aurez l’effarante démonstration (encore une fois) dans « Autre temps, autre lieu ».
Il est également intéressant de constater que tous les problèmes auxquels sont confrontés les voyageurs temporels ne proviennent pas de soucis techniques (ou très rarement), mais des comportements inappropriés de certains êtres humains et de leur propension à la violence et à la destruction…
La saviez-vous ?
- Ce « livre 12 » est paru en septembre 2023 en version française mais Jodi Taylor a écrit jusqu’à ce jour quatorze romans en version originale (et plusieurs grandes nouvelles (shorts stories) intermédiaires qui font partie du cycle « Les Chroniques de St Mary ». Nul ne sait (à part l’écrivaine) quand s’arrêtera cette série littéraire mais le prochain roman de la série (Le Livre 13) devrait paraître en version française en février 2024 (toujours aux éditions Hervé Chopin).
- Ce roman a été écrit pendant la période du Covid et le confinement, comme l’autrice le mentionne dans une note en avant-propos, ce qui expliquerait peut-être pourquoi ses opinions personnelles et une certaine irritabilité transparaissent parfois un peu plus dans le discours de son héroïne…
- Jodi Taylor a écrit également d’autres séries non publiées pour l’instant en langue française (à ma connaissance) : The Time Police Series (Spin-off des Chroniques de St Mary), The Elizabeth Cage Series et The Frogmorton Farm Series…
- Il est toujours plaisant de lire la présentation drolatique des personnages par l’écrivaine au début de l’ouvrage… 😉