Oui, Jacques Brel l’avait écrit avec ses mots d’écorché vif : l’amour est parfois un combat, une quête ardue, un parcours entre joie et désespérance….
Gardner Dozois met en avant ces difficultés relationnelles qui peuvent exister dans tout couple mais aussi dans toute société, en les transposant dans un monde imaginaire au-delà des étoiles.
Il nous convie ainsi à un voyage intimiste particulier, avec un texte poétique, surprenant par l’impact émotionnel qu’il réussit à susciter en nous.
Il nous invite à découvrir l’Autre à travers un beau roman d’amour où l’on assiste, impuissants, à un drame muet qu’on sent inévitable.
Doucement, insidieusement, les mots de l’écrivain nous happent et distillent en nous une étrange émotion, un curieux ressenti, un envoûtement progressif…
Alors que rien ne le laissait prévoir au départ, j’ai été surprise d’être happée, presque hypnotisée par l’ambiance de la planète des Cian et son peuple mystérieux.
J’ai été aussi touchée par ce roman mélancolique, émue par cette tragédie lointaine qui m’a rappelé d’autres histoires d’amour maudites narrées en d’autres temps et en d’autres lieux…
D’une manière différente bien sûr mais j’ai songé à La Nuit des Temps de René Barjavel ou à La machine de Balmer de Claude Veillot.
A mon avis, le plus intéressant dans ce roman, c’est que l’écrivain réussit à nous transmettre le ressenti de ses personnages englués dans une spirale d’amour et d’incompréhension dont ils n’arrivent pas à s’extraire, en raison d’un contexte socioculturel qui les dépasse.
C’est un récit de science-fiction étonnant, une fable tragique qu’on peut se raconter le soir au coin du feu et qui insiste sur le choc de deux cultures qui se rencontrent, qui s’ignorent et se méconnaissent…