Ilium – La guerre de Troie revisitée

« Ilium » est un époustouflant roman de science-fiction écrit par Dan Simmons, une épopée grandiose et multifacettes qui nous emmène sur Terre et au cœur des étoiles et des dimensions, jusqu’aux abords de Mars ravagée par des batailles homériques titanesques.
 

Publié pour la 1ère fois en 2003 aux USA chez Eos / HarperCollins, puis en français en 2004 dans la collection « Ailleurs et demain » (Robert Laffont) et chez Pocket Science-fiction (2007), il est le livre qui a remporté le prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 2004.

Ilium de Dan Simmons chez PocketSF
Ilium de Dan Simmons © Pocket

De multiples mondes et de nombreuses entités à travers les étoiles

Guerre de Troie et science-fiction

En débutant tout d’abord la lecture d’Ilium, on peut rester un peu perplexe, voire déstabilisé par la multiplication des intervenants….

En effet, certains chapitres nous permettent de prendre part à la fameuse guerre de Troie où s’affrontent Grecs et Troyens, mais à travers les yeux d’Hockenberry, un érudit du XXème siècle, spécialiste des écrits homériques.

Celui-ci est « ressuscité » et soumis aux dieux de l’Olympe qui utilisent son savoir afin de continuer leurs jeux pervers et manipulateurs.

D’autre part, nous faisons la connaissance de Terriens aux connaissances réduites qui recherchent des traces de « post-humains » et de vaisseaux spatiaux.

En même temps, des intelligences artificielles issues des planètes extérieures, inquiètes, essayent de découvrir ce qui se trame sur la planète Mars soumise à des perturbations quantiques de grande ampleur.

Nous sommes donc confrontés à de multiples lieux et personnages qui tendent tous vers le même objectif :  la survie.

Qui sont les dieux de l’Olympe dans Ilium ?

Ce qui surprend et fascine comme toujours : des êtres doués de pouvoirs incommensurables, des créatures qu’on appelle souvent des dieux… Les anciennes divinités grecques sont-elles réellement des dieux ? A partir de quel moment peut-on considérer un être comme une créature d’essence divine ? Autant d’interrogations auxquelles sont confrontés les humains et… le lecteur !

La planète Mars à l’honneur

Contrairement à l’histoire que l’on connaît, la guerre de Troie ne se déroule pas ici sur Terre, mais sur la planète Mars. Le mont Olympe dont il est question est en réalité ici Olympus Mons, volcan martien connu comme le plus haut relief du système solaire. Les plaines où se déroulent les combats opposants Achéens et Troyens sont les terres de la planète rouge terraformée.

Mais Mars n’est pas le seul endroit où se déroulent les épisodes fondamentaux du roman. Un grand nombre de pages sont dédiées aux populations terrestres victimes des jeux des dieux, des extraterrestres et des IA. Quoique les humains ne semblent pas si innocents que cela…

Quand les humains de l’avenir ont oublié l’Histoire

Nommés parfois « Eloïs » (Jolie référence à La machine à explorer le temps de H. G. Wells !), les Terriens survivants d’une quasi-éradication de l’espèce humaine par le virus Rubicon interpellent en effet par leur innocence, leur insouciance et leur ignorance.

Malgré tout, quelques-uns d’entre eux font preuve d’un peu plus de curiosité et de courage afin d’affronter l’inconnu : Harman (le seul qui sait encore lire !), Daeman et Ada, épaulés par Savi, une énigmatique humaine à l’âge indéterminé qui en sait beaucoup plus que quiconque.

Des intelligences artificielles si humaines

Ce sont peut-être les personnages les plus sympathiques du roman bien que leurs digressions littéraires puissent parfois agacer. Alors que presque tous les Terriens mentionnés ne savent pas lire, les Moravecs (ainsi se nomment les IA), sont en effet des passionnés de Shakespeare et de Proust !

De plus, l’amitié entre Mahnmut et Orphu et leur « humanité » contrastent fortement avec la violence inhérente au genre humain…

Que faut-il en penser ?

Un peu complexe à appréhender au départ, l’auteur a le mérite de nous offrir un récit très original et même inédit en la matière, dont le suspense incite à persévérer.

C’est incroyable mais dans « Ilium », Dan Simmons utilise quasiment tous les thèmes qu’on peut trouver dans l’univers de la science-fiction : space-opera, téléportation quantique et voyage temporel, extraterrestres, intelligences artificielles et robots, nanotechnologie, uchronie, post-apocalyptique, fantastique…

C’est beaucoup. Peut-être un peu trop. Mais j’admire le talent et l’imagination de cet écrivain qui réussit à agencer et structurer son récit en une épopée fantastique cohérente.

J’ai été un peu frustrée par le dénouement, une fin inachevée d’un roman pourtant volumineux, jusqu’à ce que j’apprenne qu’un autre livre paru en 2006 y faisait suite : « Olympos » (que je n’ai pas encore lu, je l’avoue…). Certaines interrogations subsistent qui s’expliquent, je l’espère, dans cette suite.

Ilium_Troie_Scifilisons

Une historienne voyageant dans le temps nous a également raconté son vécu lors de la guerre de Troie…    😉

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