La brigade de l’oeil – Une dystopie sans images

Vibrant hommage au Fahrenheit 451 de Ray Bradbury et au cinéma, « La brigade de l’œil » est un roman ahurissant de Guillaume Guéraud publié en poche chez Gallimard/Folio SF en 2016 et aux éditions du Rouergue en 2007.

La brigade de l'oeil de Guillaume Guéraud
La brigade de l’oeil de Guillaume Guéraud © Folio SF

Un monde où les images sont interdites

Plus jamais de cinéma ni de télévision

Plus jamais de photographies, de peintures, gravures, dessins… 

Dans cet avenir dystopique, vous n’aurez plus le droit de regarder, conserver ou diffuser une seule image ! Évidemment, il n’existera plus de téléviseurs,  de vidéos ou de cinémas….

Et tout contrevenant à la loi Bradbury (!) promulguée par l’impératrice Harmony aura la rétine détruite !

La violente brigade de l’oeil

C’est dans ce monde terrible que sévit une brigade qui lutte contre toute personne récalcitrante. Le policier Falk en fait partie et s’acharne à brûler avec violence toutes les images et les yeux rebelles qu’il croise lors de sa croisade démentielle. Contrairement au policier pyromane de Fahrenheit 451, il traque les rebelles jusqu’au bout de sa folie, sans aucune compassion.

Toute dictature génère des résistants

Le jeune Kao fait partie de ceux qui vendent des images sous le manteau. Son trafic interdit lui permet de rencontrer les membres de la résistance, ainsi que la douce Emma qui le fascine. Mais jusqu’où l’emportera donc le souffle de la rébellion ?

Hommages en série

Les interdits dans les dictatures

Alors que dans le roman de Bradbury, posséder un livre était interdit, ce n’est pas du tout le cas dans cet avenir hypothétique. La lecture est autorisée et même valorisée. Il est même amusant de constater que les bars, restaurants ou rues portent le nom d’auteurs ou de romans célèbres.

Mais bien sûr, les ouvrages publiés en version papier ou numérique ne contiennent alors que du texte. Un peu fâcheux pour certains réseaux sociaux axés sur les photographies ou les vidéos et pour notre civilisation qui accorde une telle importance à l’image, non ?    😉

« La brigade de l’oeil» impressionne par son parallèle avec le célèbre roman de Bradbury, mais aussi par son contenu choc, éclatant avertissement face à toute dérive despotique.

Hommage au cinéma

Dans un monde où tout art cinématographique est interdit, retrouver de véritables bobines de films est un événement considérable, semblable à la découverte d’un trésor. Parfois, un film nous emmène avec nostalgie vers le souvenir d’époques révolues. Il appartient également à la mémoire culturelle de l’humanité…. L’auteur nous remémore ainsi certains films célèbres, et rend particulièrement hommage au génie de Charlie Chaplin.

Quand les salles des cinémas étaient fermées et que les projections de distrayantes oeuvres cinématographiques nous manquaient, auriez-vous imaginé sans appréhension et sans un frisson d’angoisse, un avenir où celles-ci seraient bannies à jamais ?

En conclusion

Seriez-vous capables de vivre dans un tel monde où toute image serait interdite ?

Pourriez-vous concevoir un avenir où vous ne pourriez pas conserver des photographies d’êtres aimés ou d’évènements particuliers si précieux pour vous ?

Ce roman étonnant nous permet ainsi de nous interroger sur notre société et sur l’importance que nous accordons aux images. Il nous terrifie quelque peu en nous présentant une société tyrannique et intolérante mais il est cependant agréable à lire et admirable par sa capacité à nous faire prendre conscience de l’importance des libertés fondamentales.

2 réflexions au sujet de “La brigade de l’oeil – Une dystopie sans images”

  1. Bonjour.
    Ayant adoré Fahrenheit 451, votre chronique donne envie de se plonger dans cette dystopie, même si le thème ne semble pas, finalement, très original aujourd’hui. Cependant, je note le titre et l’auteur. Je suis toujours avide de découverte 🙂

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    • Bonjour et merci pour votre nouveau commentaire.
      Vous avez raison mais ce roman incite surtout à la réflexion alors que nous vivons dans une époque où l’image est omniprésente dans les médias et les réseaux sociaux 🙂

      Répondre

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