La machine à explorer l’espace

La machine à explorer l’espace est un roman de l’écrivain britannique Christopher Priest (1943-2024) paru en 2015 aux éditions Gallimard / Folio SF (dans la version que j’ai lue), bien qu’il ait été publié en 1976 pour la première fois (édition originale). C’est une œuvre qui rend un vibrant hommage au grand écrivain H.G. Wells.

Hommage à H.G. Wells et voyage vers Mars

La machine à explorer l'espace - Christopher Priest - Folio SF
"La machine à explorer l'espace" de Christopher Priest © Gallimard Folio SF

Préambule

Fans de H.G Wells (1866-1946), si vous avez déjà lu ses œuvres les plus célèbres, vous allez peut-être être surpris en voyant que Christopher Priest s’inspire de deux de ses romans les plus célèbres : « La machine à explorer le temps » et « La Guerre des mondes », tout en écrivant néanmoins un roman original et divertissant.

Explorer le temps mais aussi l’espace

Alors que le voyageur temporel de Wells possédait une machine à voyager dans le temps pour s’évader de son époque victorienne, Sir William Reynolds, un savant anglais de génie du XIXème siècle (lui aussi), invente une machine qui voyage à la fois dans le temps et dans l’espace !

Sa fille Amélia, grande admiratrice des inventions de son père, rencontre Edward, un jeune voyageur de commerce. Pour l’intéresser et le séduire, la jeune fille s’emploie à lui montrer les inventions de son père auquel elle prête régulièrement assistance.

Fougueux et impatients, ils décident donc de tester la fameuse machine temporelle qui hélas, dysfonctionne et se met à dériver dans l’espace jusqu’à les propulser sur… la planète Mars ! Il faut bien dire qu’ils ne semblent pas vraiment maîtriser leur « monture » ni leur impulsivité…

Où l’on reparle de Martiens

Ainsi, Christopher Priest innove en emmenant ses deux voyageurs temporels débutants sur la planète Mars.

Toutefois, dans ce récit d’aventures rocambolesques, la planète rouge est étonnamment semblable à la Terre (une atmosphère plus ou moins respirable, des villes et des villages habités…). N’imaginez pas donc pas que la description de Mars corresponde à une quelconque réalité scientifique…

Et même si vous ne verrez pas d’Éloïs ou de Morlocks (Cf. « La machine à explorer le temps » de Wells), « gentils » et « méchants » sont également présents ! Amélia et Edward rencontrent des Martiens pacifiques (qui ressemblent fortement aux Humains) et d’étonnants Martiens aux allures de pieuvre (influence lovecraftienne ?) qui imposent leur cruelle domination sur leurs semblables.

S’ils veulent un jour rentrer chez eux, les deux jeunes Terriens doivent alors lier connaissance avec les autochtones, apprendre à se débrouiller et éviter de se faire emprisonner, voire pire… 

Une nouvelle Guerre des mondes

Mais tout ne se réduit pas à cette découverte de la civilisation martienne parce que certains de ces Martiens terriblement belliqueux ont décidé d’envahir la Terre…

Vous découvrirez alors que la population londonienne se retrouve plongée dans un cauchemar sans non. Cette occupation terrifiante conduite par une espèce extraterrestre vous rappellera alors, sans aucun doute, La Guerre des mondes narrée par Wells, même si le récit présenté ici est en quelque sorte un « préquel » à ce roman puisqu’on sait enfin pourquoi les Martiens ont envahi la Terre ! (Grâce à Amélia et Edward mais je n’en dirai pas davantage 😉).

En savoir plus sur l'auteur

Au sujet de ce roman

Alors que Wells proposait à ses concitoyens de la fin du XIXème siècle une réflexion relative à l’évolution de la société et de l’espèce humaine, Christopher Priest semble vouloir uniquement nous divertir tout en rendant un hommage appuyé au célèbre écrivain à qui il dédicace son roman. (Il a toujours été fasciné par cet auteur et il est devenu également le Vice-Président de la H.G. Wells Society).

Mais si vous avez l’habitude de lire les écrits de Christopher Priest, sachez que le roman présenté ici est profondément différent de ceux auxquels il nous a habitués. Son contenu est plus humoristique, plus optimiste, plus désopilant, et peut-être plus facile à lire que d’autres de ses œuvres fondamentales (qui sont néanmoins fort intéressantes).

L’oeuvre de Christopher Priest

Certains d’entre vous ont peut-être eu l’occasion de voir « Le Prestige » réalisé par Christopher Nolan en 2006, sans savoir que ce film est une adaptation d’un des romans de Christopher Priest (The Prestige) …

Cet écrivain a écrit souvent des oeuvres très originales, proposant une remise en cause de notre conception de l’univers et de l’espace-temps. Avec une certaine désinvolture et une imagination fertile, il nous propulse fréquemment dans un monde d’illusions et d’apparences trompeuses. 

Ses personnages doivent souvent essayer de s’adapter à un univers qui balaye, de manière drastique, leurs repères et leurs certitudes. L’un de ses romans les plus connus, « Le monde inverti » en est un parfait exemple… (Je vous en parlerai probablement un jour).

Au risque de me répéter, « La machine à explorer l’espace » est certes plaisante mais n’est pas révélatrice du « style priestien » que je vous invite à découvrir ultérieurement.

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