Nous sommes Bob – IA, humour et space-opera

Avec sa trilogie « Nous sommes Bob », Dennis E. Taylor nous propose une œuvre de science-fiction époustouflante qui nous réjouit par sa créativité et son humour. Les trois tomes sont parus tout d’abord aux éditions Bragelonne (en grand format), puis plus récemment, au format poche, aux éditions LGF/Livre de Poche.

Nous sommes Bob Tome 1 - Bragelonne
Nous sommes Bob Tome 1 - Bragelonne
Nous sommes Bob Tome 2 - Bragelonne
Nous sommes Bob Tome 2 - Bragelonne
Nous sommes Bob Tome 3 - Bragelonne
Nous sommes Bob Tome 3 - Bragelonne

L’auteur et son oeuvre

Dennis E. Taylor est un écrivain et informaticien canadien qui a tout d’abord été programmeur informatique avant de se mettre à écrire. Les 3 tomes qui composent sa trilogie « Nous sommes Bob », traduits en version française, sont les suivants :

  • Tome 1 : Nous sommes légion (Éditions Bragelonne 2018 – LGF/Livre de Poche 2020)
  • Tome 2 : Nous sommes nombreux (Éditions Bragelonne 2018 – LGF/Livre de Poche 2020)
  • Tome 3 : Tous ces mondes (Éditions Bragelonne 2019 – LGF/Livre de Poche 2021) 

Considérés comme des Best Sellers aux États-Unis, je n’ai pas l’impression qu’ils soient aussi connus en France. Pourtant, ils méritent vraiment le détour !

Nous sommes Bob1 - D.E. Taylor - Livre de poche
Nous sommes Bob1 - D.E. Taylor - Livre de poche
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L’aventure extraordinaire du prénommé Bob

Une conscience transférée dans une IA

Un informaticien nommé Bob est un jour renversé par une voiture. Son cerveau ayant été cryogénisé, il sera numérisé, sur ordre de l’État, puis transféré dans un système informatique couplé à une intelligence artificielle. Grâce à cette technologie, il semblerait que Bob puisse en quelque sorte survivre dans ce programme informatique, tout en conservant sa personnalité.

Plus qu’une IA, il paraît en effet avoir gardé tout ce qui faisait de lui un être humain (hormis son corps bien sûr) :

« Ce qui m’agaçait le plus dans le fait d’être un esprit dépourvu de corps, c’était, eh bien… de ne pas avoir de corps (…) Étais-je en vie ? Hum, personne n’étant encore parvenu à définir avec précision ce qu’était la vie, je sentis que j’allais m’amuser… ». (Dennis E. Taylor)

Intégré tout d’abord dans une sonde interstellaire destinée à découvrir de nouveaux mondes habitables, Bob va devoir emmagasiner un certain nombre de connaissances pour réussir à « survivre ». Se perfectionnant au cours du temps, il ira même jusqu’à se répliquer en de multiples clones de lui-même pour réaliser ses objectifs, des répliques aux personnalités quelque peu différentes…

On ne peut pas s’empêcher de s’attacher à Bob et à ses clones infiniment sympathiques, drôles et…prodigieusement humains…

Un humour toujours présent

Le plus surprenant peut-être : Bob, malgré sa situation dramatique, conserve toujours un certain flegme et un humour décapant.

De plus, le style de l’écrivain est tellement fluide et agréable et son inventivité si extraordinaire, qu’à chaque fin de chapitre, nous n’avons plus qu’une seule envie : lire la suite !

Un univers réjouissant pour les Geeks

Au cours de notre lecture, nos pouvons découvrir avec un certain émerveillement que le texte fait souvent référence aux films et séries SF des années 70/80.

L’auteur et son personnage principal…pardon, ses personnages principaux…, font constamment allusion à des films et à des séries de science-fiction bien connus des fans tels que Star Trek, Star Wars, Battlestar Galactica, etc.

Un exemple ? Chaque clone de Bob va par exemple se choisir un nom particulier : Riker, Mulder, Thor…

Un autre exemple ? : certaines planètes découvertes seront appelées Vulcain et Romulus ! Et je vous laisse découvrir la suite…

Un roman de Space Opera et d’aventure

L’exploration spatiale est un grand thème évoqué dans ces livres. Découverte de multiples planètes aux confins de l’Univers ou recherche d’une vie extraterrestre avec l’espoir d’un « premier contact », terraformation…, tout est prétexte à l’aventure spatiale.

Toute cette épopée «bobiesque » optimiste et innovante nous réjouit, nous amuse, même si, des tréfonds de l’Espace ou plus près de nous, peuvent surgir des ennemis inattendus…

Alors, le récit d’aventure SF va se transformer temporairement en thriller !  Parce que la concurrence existe même dans l’espace et que la guerre entre IA n’est pas qu’une illusion.   😉

Conscience et IA, clonage et personnalité

Alors que les philosophes s’interrogeaient déjà sur la définition de la conscience en tant de qu’essence de l’âme, nous avons un peu l’impression que l’écrivain s’est sans doute posé la question et nous invite à partager son doute.

Si, selon le philosophe Alain, la conscience est « le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même, qui se met en demeure de décider et de se juger », Descartes nous a apporté une autre définition avec son fameux « Je pense donc je suis ». 

Ici, Bob pense, décide et juge, sans aucun doute. Il est conscient mais pour autant, a-t-il toujours une âme ?

L’irruption du thème de l’intelligence artificielle peut nous amener vers des interrogations philosophiques sans fin… La conscience de Bob transférée dans une IA fait-il de lui complètement une IA ou lui reste-t-il une partielle d’humanité ?

Le doute s’insinue en nous, face à l’intelligence, l’inventivité et l’humour de Bob… Une IA peut-elle avoir de l’humour ? (Alors que certains chercheurs ont souvent affirmé que ce trait de personnalité était propre à l’homme).

En fait, l’énergumène qu’est Bob est tellement attachant que nous aimerions qu’il ait conservé son humanité, son âme… bref, qu’il soit toujours vivant …

L’idée du clonage est également présente dans ce roman : la personne clonée est-elle toujours la même personne ? A-t-elle une conscience identique ?

Apparemment non, puisque lorsque Bob est dupliqué sans cesse, une personnalité partiellement différente émerge à chaque fois…. Alors, notre ami, d’abord seul, cesse de l’être afin d’établir des contacts et des relations (à distance), avec « ses autres lui-même » !

Cependant, ne croyez pas qu’il faille être docteur ès philosophie pour lire cette trilogie ! Pas du tout en fait, c’est seulement moi qui digresse un peu. 😉

Parce que l’auteur nous convie davantage à une folle aventure pleine d’humour et de péripéties qui nous emportent, joyeusement, jusqu’au fin fond de la galaxie.

Nous aimerions presque que cette trilogie n’en soit pas une, que les romans se poursuivent pour qu’on puisse continuer à accompagner Bob au-delà des étoiles.  🙂

4 réflexions au sujet de “Nous sommes Bob – IA, humour et space-opera”

  1. Merci de ce retour, que je confirme à 100% : c’est une « feel-good story » que je relis à chaque fois avec plaisir !
    Bob (et ses nnoommbreux clones) est une personne attachante, très humaine, confronté à de nombreux défis … qu’il(s) surmonte(nt) avec un humour potache !
    Clairement à lire et a savourer !

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    • Merci pour ce commentaire. C’est vrai que les aventures de Bob et ses clones sont plaisantes à suivre, j’aurais même aimé que l’écrivain écrive une suite 🙂

      Répondre

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