La Tour de verre

« La Tour de verre » (Tower of Glass)  est un court roman du grand écrivain de science-fiction et de fantasy, Robert Silverberg, publié pour la première fois en 1970 mais souvent réédité, au message complexe et captivant et à l’écriture indéniablement puissante.

Une gigantesque tour en direction des étoiles

la Tour de verre de Robert Silverberg © Le Livre de Poche
la Tour de verre de Robert Silverberg © Le Livre de Poche

Un homme hors du commun pour ériger une tour jamais construite auparavant

Simon Krug est un homme riche et intelligent, un architecte de génie qui a décidé de construire une immense tour de verre dans les vertigineux paysages arctiques.

Quelle en est la raison ? Pour devenir encore plus puissant ? Pas vraiment. Pour devenir célèbre ? Il l’est déjà.  Non, son objectif est tout autre :  il souhaite que sa tour lui permette de répondre aux signaux provenant de la nébuleuse NGC 7293 qui semblent avoir été envoyés par une civilisation extraterrestre ! 

Plus rien n’a d’importance pour Krug à part cette mission qui l’obsède, alors qu’il néglige même ses proches.

Des androïdes au service des Hommes

Pour construire sa tour en un temps record, Krug crée également des androïdes qui lui serviront de main d’oeuvre. Et grâce à eux, la tour monte, monte, monte… vers le ciel.

Ces androïdes (créatures synthétiques générées dans des cuves de duplication), sont employés comme des esclaves bien que certains d’entre eux (les Alphas), bénéficient d’un statut et d’une intelligence supérieurs aux autres (Les Bêtas et les Gammas). Conscients de leur position dans la société, ils aimeraient cependant obtenir les mêmes droits que les êtres humains. Ils ont même développé une religion secrète qui fait de Krug un dieu (qui l’ignore).

Mais comment s’opposer à celui que l’on considère comme « son Dieu » ? Entre le désir de liberté et celui de la soumission à son créateur, quelle sera la force intérieure la plus puissante ? Krug arrivera-t-il à ses fins alors que sa mégalomanie le rend aveugle aux êtres qui l’entourent ?

Une foisonnante thématique et un exemple littéraire

Robert Silverberg aborde dans ce roman plusieurs thèmes fondamentaux chers aux auteurs de science-fiction.

Tout d’abord, celui de la créature qui échappe à son créateur, comme dans le mythe de Frankenstein.

Ensuite, il met en avant un autre thème fondamental : celui de la nature des androïdes en tant qu’êtres pensants et leur place dans notre société future. D’autant plus qu’ils sont assez semblables aux hommes physiquement (à part leur couleur) et ne sont pas comparables aux robots d’acier et de métal.

Enfin, l’écrivain met également en avant la folie et l’orgueil de l’Homme qui se croit aussi puissant que Dieu mais qui reste néanmoins un être humain avec ses forces et ses faiblesses. Semblable à la Tour de Babel dans le récit biblique dont le sommet devait toucher le ciel, la Tour de verre de Krug veut conquérir les étoiles…

Robert Silverberg nous livre un aperçu de ce que tout écrivain devrait pouvoir être capable de concevoir : un scénario plausible et structuré avec des dialogues adéquats, un développement pertinent de la psychologie des personnages (humains et androïdes), une utilisation de la symbolique des couleurs (le blanc pur mais glacé de l’Arctique, l’ambigu rouge de la peau des androïdes, couleur du sang et de la vie mais aussi de la lutte et de la mort) … Le verre lui-même est une matière transparente, éblouissante sous la lumière mais également tranchante et définitive comme la vérité.

Ainsi, c’est un roman intelligemment construit, agréable à lire et porteur d’interrogations profondes. Pourtant, une question reste sans réponse (Vous avez deviné laquelle ?). L’objectif de l’écrivain n’était pas d’y répondre, semble-t-il…

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