Aucune femme au monde

« Aucune femme au monde » est une courte nouvelle de Catherine Lucille Moore, une écrivaine américaine ayant écrit et publié des oeuvres dès les débuts de la littérature SF et Fantasy. Parue la première fois en 1944, cette nouvelle est republiée en 2021 aux éditions le passager clandestin dans leur collection « Dyschroniques ». Avec douceur et une certaine poésie, l’auteure décrit le ressenti d’une femme qui n’en est plus réellement une.

aucune femme au monde de Catherine L.Moore - éditions le passager clandestin-Dyschroniques
« Aucune femme au monde » de Catherine L.Moore – © éditions le passager clandestin – Collection Dyschroniques

Une nouvelle vie, une nouvelle femme

Préambule

La présentation de cette nouvelle sur la quatrième de couverture étant très succincte (autant dire qu’on n’apprend pas grand-chose), il était nécessaire, selon moi, d’en dire un peu plus sur le contenu de la nouvelle. Loin de moi l’idée de « spoiler » l’œuvre de l’écrivaine mais pour rédiger cet article, je ne pouvais pas ne RIEN dire… Donc, voici quelques lignes de présentation.

La mort n’est pas une fin

Deirdre est belle et célèbre. Ses prestations de danseuse envoûtent les foules qui l’adulent. Sa voix enchanteresse charme la terre entière.

« Le monde entier connaissait chaque mouvement souple de son corps et chaque cadence de sa voix, et le rayonnement subtil qui semblait émaner de ses traits quand elle souriait. »

Mais un jour, tout bascule. C’est le drame lorsqu’un gigantesque incendie la laisse pour morte dans la salle de spectacle où elle effectuait sa représentation.

Et pourtant… la mort ne veut pas encore d’elle.

 “To be or not to be… human”

Quelques années plus tard, le dénommé Maltzer lui donne la possibilité de continuer à vivre mais sous une forme différente puisque son corps entier (ou presque) a été détruit dans l’incendie.

Deirdre sera donc « reconstituée » quasi entièrement sous la forme d’un être de métal (avec un procédé quelque peu mystérieux), seul son cerveau (qui avait été conservé) étant authentique.

Lorsque son ami John Harris revient la voir après sa « renaissance », la reconnaitra-t-il ? Est-elle toujours la même ou n’est-ce qu’une copie de la Deirdre originale ?

A mi-chemin entre l’androïde et l’être humain, Deirdre a-t-elle conservé toute sa part d’humanité ?…

Tout le talent de Catherine Lucille Moore

Dans la nouvelle présentée ici, l’écrivaine nous propose une confrontation : celle de l’être humain face à un être artificiel, en s’interrogeant sur les effets d’un changement physique radical sur l’esprit et peut-être l’âme d’une personne. 

Elle anticipe les futures controverses concernant la part d’humanité présente dans une créature androïde alors que le terme d’IA n’existait pas encore…

L’auteure effectue également un petit rappel concernant le mythe de Frankenstein et le rapport du créateur avec sa créature même si le contexte est en deçà de cette interrogation. Peut-être peut-on aussi entrevoir le mythe de la femme idéale, une femme idéalisée et éternelle, presque une déesse.

« Seul un chevalier d’un autre monde, ou un chevalier de la cour d’Obéron, aurait pu avoir cette allure délicate. »

Personnellement, j’ai toujours apprécié les oeuvres de  Catherine Lucille Moore (1911-1987) qui a écrit de nombreuses nouvelles, dont certaines rédigées en collaboration avec son mari Henry Kuttner (également auteur de SF), entrelaçant avec talent science-fiction et fantastique dans un style littéraire où les émotions et les sentiments restent prédominants.

Je me rappelle notamment avoir lu « Shambleau » (souvenir trop diffus pour que je vous en parle aujourd’hui, une relecture serait nécessaire), mais surtout l’une des nouvelles publiée dans la Grande Anthologie de la Science-Fiction  (Livre de Poche) dans « Histoires de voyages dans le temps » (années 75-87) intitulée « Saison de grand cru » (Vintage Season) où des touristes du futur friands d’émotions fortes prenaient plaisir à voyager dans notre passé pour assister à des évènements catastrophiques.

Une autre nouvelle intéressante de ce couple d’auteurs est parue également dans cette ancienne anthologie dans le volume « Histoires de la quatrième dimension » : « Tout smouales étaient les Borogoves » (Mimsy Were the Borogoves) sous le pseudonyme de Lewis Padgett (1983/1986).  

Et même si ces parutions vous paraissent anciennes, il est toujours possible de les retrouver chez des bouquinistes ou en bibliothèque. 😉

Il faut savoir aussi que Catherine L. Moore a été l’une des premières femmes auteures de littérature de SF et de fantasy, inspirant de futures écrivaines de ce genre littéraire.

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