« Houston, Houston, me recevez-vous ? » (Houston, Houston, Do You Read ? , 1976), est une nouvelle de science-fiction de James Tiptree Jr., traduite par Jean-Daniel Brèque et publiée en version française en mai 2023 par les éditions Le Bélial’ dans son excellente collection « Une Heure Lumière ». Cette nouvelle a reçu plusieurs prix prestigieux en 1977 (Prix Hugo et Nebula). Préparez-vous donc à être surpris-e !
Vers le Soleil et au-delà
Des astronautes en mission
Trois astronautes de la Nasa partent en mission à bord du Sunbird afin d’étudier la couronne solaire. Évidemment, il n’y aurait pas réellement d’intérêt à lire la suite de cette histoire si leur aventure ne tournait pas au vinaigre ! Vous apprendrez alors que lors d’une tempête solaire de forte intensité qui leur cause certains soucis techniques, ils tentent de joindre le Centre spatial de Houston mais que bizarrement, personne ne leur répond…
Encore plus bizarre, c’est l’équipage d’un autre vaisseau spatial qui les contacte et tente de leur porter secours, alors qu’aucune autre mission n’était censée avoir été programmée dans les parages.
Les trois hommes de «L’Oiseau de Feu » croient tout d’abord à un canular ou à une farce mais acceptent néanmoins d’être secourus par les astronautes inconnus puisqu’ils n’ont pas le choix. Mais ce qui les attend risque de les surprendre au plus haut point et de remettre en question leurs propres valeurs et systèmes de pensées…
Où l’on reparle des hommes et des femmes
Toute femme actuelle qui se respecte ne pourra pas s’empêcher d’être surprise, ahurie, perplexe ou carrément énervée, en lisant les premières lignes de cette nouvelle. En effet, nous sommes tout de suite confrontés au machisme et à la misogynie de ces hommes astronautes qui parlent des femmes en termes peu courtois…
Certaines lectrices féministes pourraient peut-être même crier au scandale et reprocher à l’auteur ses propos. Mais attendez avant de réagir ainsi car les apparences sont parfois trompeuses… surtout lorsqu’on apprend par l’encart de couverture que l’écrivain de « Houston, Houston, me recevez-vous ? » est en réalité une femme et que son véritable nom est Alice Bradley Sheldon !
Sans dévoiler le contenu de cette nouvelle de science-fiction avant-gardiste, vous comprendrez que l’écrivaine envoie déjà en 1976 un message féministe en direction d’une société patriarcale et inégalitaire, tout en tentant de présenter une société alternative utopiste (quoique…), inspirée de son propre vécu (Lire la Postface).
On décèlerait presque une certaine ironie jubilatoire présente sous la plume de l’écrivaine lorsqu’elle écrit l’épilogue de cette nouvelle qui va peut-être faire crisser des dents certains d’entre vous, quoique que les rapports en hommes et femmes ne soient plus ceux des années 70 et qu’il est bien sûr nécessaire de prendre en compte la date de rédaction et de publication de cette novella. A vous de vous faire votre propre opinion 😉
Un vrai récit de science-fiction
Il est toujours difficile d’écrire une chronique à propos d’une oeuvre littéraire (surtout courte), tout en en s’évertuant à en dévoiler le moins possible sur son contenu pour ne pas le « divulgâcher »…
Mais je peux vous dire néanmoins qu’il n’est pas seulement question d’un sujet de société mais que ce court récit d’aventures spatiales aborde des thèmes familiers aux lecteurs et lectrices de science-fiction (post-apocalypse, utopie et d’autres thèmes encore que je ne peux vous révéler sans nuire au suspense).
Je n’ai jamais été déçu par un UHL, et je vais me laisser tenter.
Merci beaucoup pour votre retour. 🙂
C’est toujours un plaisir de faire profiter les fans de SF et fantasy de mes lectures et de découvrir leurs commentaires.
Moi aussi, j’aime bien cette collection et c’est plus facile de lire des nouvelles quand parfois, on a peu de temps pour lire…