J’ai beaucoup aimé l’ensemble de l’ouvrage et j’ai apprécié l’originalité de cette mise en abyme d’un roman dans un roman. A vrai dire, j’ai préféré le roman enchâssé (« Par-delà les montagnes…et bien plus encore ») qui m’a paru plus important (en nombre de pages) et plus passionnant.
J’ai suivi avec un véritable engouement et une certaine émotion les aventures mouvementées de Matis et Pino.
Tout en évoquant certaines calamités – je ne parle pas ici de l’apocalypse marin -, mais des catastrophes que peut rencontrer toute culture humaine au cours de son histoire (guerre, épidémie, répression, intolérance…), Adrian Mangold souligne les errances et les défauts d’une humanité prédisposée à la violence, une humanité qui pourrait s’autodétruire tout en détruisant sa planète, une planète qui, elle, pourrait un jour se venger de tous les traumatismes que l’Homme lui a causés…
L’écrivain, via son double récit à la fois porteur de désespoir et d’espérance, fait également preuve d’une imagination fertile et d’un indéniable talent en nous proposant sa vision personnelle des villes du futur et celle d’une société au bord de l’implosion.
Mais heureusement, comme dans ce double roman, tout n’est jamais entièrement sombre et tragique : et si, au plus profond de l’enfer, subsistaient la lumière, l’inattendu, l’espoir, contrairement à la légende de la boite de Pandore ?
Et comment ne pas éprouver un petit coup de coeur pour les attachants et émouvants personnages rencontrés au fil des pages, ces intrépides hommes et femmes capables de courage et d’abnégation, ces êtres qui luttent contre le temps, les éléments et leurs semblables, tout en ignorant le destin implacable et extraordinaire qui est le leur ?