Avec de l’humour au départ remplacé peu à peu par une certaine mélancolie, Matt Haig nous distille quelques petites leçons de vie : pour comprendre l’Autre, il faut se mettre à sa place. Ce qui n’est pas évident pour un extraterrestre qui considère l’humanité comme futile et dérisoire :
« Pour ceux qui l’ignoreraient, l’humain est une forme de vie réelle, bipède, d’intelligence médiocre, qui mène une existence largement bercée d’illusions sur une petite planète aqueuse, dans un recoin très isolé de l’Univers. » (Matt Haig – Point de vue de l’extraterrestre)
De plus, les défauts inhérents à l’espèce humaine ne sont pas mis sous le tapis : la violence, la stupidité, etc.
Comme à son habitude, l’auteur s’interroge aussi sur le sens de la vie et sur le temps qui passe, sur la mortalité inhérente à notre espèce (voir ses autres romans How to stop Time et La Bibliothèque de Minuit).
Tour à tour amusant, cynique, grave et mélancolique, Matt Haig, via le personnage d’extraterrestre qu’il met en scène, reste optimiste et nous incite à regarder le verre à moitié plein, à considérer les bons côtés de la vie sur Terre : la beauté d’un coucher de soleil, la douceur de la poésie, l’émotion engendrée par la musique, et le sentiment qui vaut, pour lui, le plus la peine d’être ressenti, l’amour.
P.S. Je ne comprends pas vraiment pourquoi ce roman est souvent classé en littérature jeunesse car il est, pour moi, à destination de tout public. Peut-être parce que l’écrivain, via l’extraterrestre, distille sur deux pages, des conseils à un adolescent ?
Pourtant, les codes de la littérature dite Young Adult ne sont pas spécialement présents…
Mais il faut néanmoins souligner que l’auteur s’intéresse, pour une fois, au mal-être que peut ressentir un adolescent à cette époque de sa vie…